ANECDOTES

 

Des fauves et des biquettes

C’est un univers minéral et vertical baigné de soleil. Nous sommes en Provence, dans les gorges du Verdon. On y rencontre notamment l’un des plus grands planeurs de France : le vautour fauve - Gyps fulvus. Malheureusement, il n’en a pas toujours été ainsi.

 

 

C’est en 1999 que le fauve fait son retour dans le Parc Naturel Régional du Verdon. Il avait disparu du ciel de Provence il y a plus d'un siècle, certainement victime de la superstition des hommes pour ces grands oiseaux nécrophages*.

 

Au début du programme de réintroduction, un groupe de douze vautours a été lâché, puis six autres ont suivi jusqu'en 2004. Progressant régulièrement, leur population atteint aujourd'hui plus de trois cents individus dont une centaine de couples nichant dans les gorges.

Avec une envergure pouvant atteindre 2 mètres 70, le fauve plane sans effort faisant fi de la pesanteur et passe en revue chaque gorge, falaise ou saillie rocheuse à la recherche d'une charogne. Prospectant souvent en groupe, chaque individu observe également ses congénères dans l’espoir de trouver un bon repas…

Animal sociable, le vautour fauve niche à flanc de falaise ou sur une corniche rocheuse souvent en petite colonie de dix à vingt couples.

Ce vautour est ce que l'on appelle, en écologie, une espèce parapluie. C'est-à-dire que l'étendue de son territoire ou de sa niche écologique permet la protection d'un grand nombre d'autres espèces.

 

Et les biquettes me direz-vous ? J’y viens …

Eh bien comme aurait pu le dire Forrest Gump : la photographie animalière, c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber !

Alors que j'étais en pleine séance photo à saisir le vol du fauve, je me suis fait surprendre par un couple de chèvres sauvages -Capra hircus- assurément bien curieux. Très vite, je me suis rappelé du fait divers qui avait fait le buzz peu de temps avant où un malheureux randonneur avait été attaqué par une chèvre sauvage dans le même secteur (Cf. lien en bas de page). Habituellement les chèvres ne me dérangent pas mais étant posté au bord de la falaise, cette visite impromptue aurait pu mal finir, surtout pour moi !

Il a donc fallu les repousser entre deux clichés. Pour autant, les chèvres ne sont pas reparties, m'observant à quelques dizaines de mètres. Finalement, ce sont elles qui se sont lassées les premières de ma présence. Ce type de comportement totalement désinhibé est vraiment surprenant surtout lorsque l’on ne s’y attend pas !

 

 

 

Article de presse, cliquez ici

 

*Le vautour fauve est essentiellement nécrophage, c’est-à-dire qu’il se nourrit d'animaux morts. Sa fonction d'équarrisseur naturel est salutaire pour l’environnement, limitant ainsi la propagation de maladies et la pollution des ressources en eau. Néanmoins, il peut s'attaquer au placenta des bêtes mettant bas et par conséquent aux jeunes venant de naître.